A mi-chemin entre la peinture et la gravure, le travail de Thomas Godin est une invitation à un voyage, dont la destination, pour le plus grand plaisir de l’imagination, reste à déterminer. L’infinité des nuances chromatiques de ses œuvres égard l’œil du spectateur qui oscille de part et d’autre de la frontière, éminemment poreuse, distinguant la figuration et l’abstraction. Comme Montesquieu l’évoquait dans l’Esprit des Lois au sujet de l’éthos et même du politique, le climat conditionne l’esthétique des pièces de Thomas Godin. Liquide et aérienne, l’atmosphère du Pays de Léon – délimité au sud par la chaîne des Monts d’Arrées – offre à l’artiste une palette des plus inspirantes. Par le truchement d’un travail rigoureux alliant les propriétés chimiques d’une plaque de métal et la poésie du hasard des impressions, Thomas Godin façonne, en démiurge, un monde nébuleux composé de paysages fantasmés.
Romain Arazm